Un souvenir de lecture d’enfance ou, plus vraisemblablement, d’adolescence. Un livre resté ancré dans ma mémoire et associée à une mère comme on n’aimerait pas en avoir.
Punitions, privations, humiliations, vexations. C’est tout ce dont est capable Mme Rezeau, rentrée de Chine avec son mari, pour s’occuper de ses 2 premiers garçons, élevés par leur grand-mère. Folcoche est une mère dominante. Maltraitante. Malveillante. Un rôle facilité par un père insignifiant et des percepteurs qui préfèrent regarder ailleurs. Personne pour empêcher la marâtre de régner en maître absolu sur le domaine de la Belle Angerie.
Comment survivre face à une mère qui est l'incarnation du sadisme, de la démence froide et de la haine ?
“Elle avait de jolis yeux, vous savez, cette vipère, (...) des yeux de topaze brûlée, piqués noirs au centre et tout pétillants d'une lumière que je saurais plus tard s'appeler la haine et que je retrouverais dans les prunelles de Folcoche, je veux dire de ma mère.”
Avec Vipère au poing, Hervé Bazin signait en 1948 son premier roman, largement autobiographique, qui le rendit aussitôt célèbre. Un classique à lire ou redécouvrir comme la dénonciation de la maltraitance infantile, à une époque où le sujet n’était pas médiatisé.
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